menu

Nouvelles

Comment bien témoigner en contre-interrogatoire : quelques conseils

Me Louis-Alexandre Martin -5 avril 2018

Le commun des mortels n’a pas l’habitude de témoigner à la Cour. Quand vient le temps de s’avancer à la barre, d’aucuns sentent le stress les envahir. Ceci est encore plus vrai quand c’est l’avocat adverse qui nous pose des questions, car on sait pertinemment qu’il cherche à mousser la théorie de notre vis-à-vis. Mais quelles sont les choses à faire et ne pas faire dans le box des témoins en contre-interrogatoire?

L’élément le plus important, c’est de répondre aux questions de façon candide, soit sans détours ni circonvolutions. Il faut répondre la vérité, tout bonnement, sans chercher à comprendre l’objectif sous-jacent à la question.

Si la question se répond par oui ou non, ce qui sera plus souvent qu’autrement le cas en contre-interrogatoire, il ne faut surtout pas hésiter à y répondre de cette façon. C’est important toutefois de savoir que même si la question posée est de type fermé, c’est-à-dire qu’elle sollicite une réponse par oui ou non, vous n’êtes jamais obligés de ne répondre que oui ou non. Il vous est toujours loisible de nuancer votre réponse. Mais la clarté et la concision demeureront encore et toujours vos meilleures alliées.

Si vous ne connaissez pas la réponse ou vous ne vous en souvenez plus, c’est important de le dire tel quel, sans chercher à donner une réponse approximative ou vaseuse. Il faut répondre de façon directe, sans chercher à éluder la question. En contrepartie, c’est essentiel de ne pas donner plus d’informations que ce que commande la question, puisque ce faisant, vous décuplez les chances d’être pris en flagrant délit de contradiction, ce qui aura tôt fait de miner votre crédibilité.

Sur le plan de la forme, il faut garder son sang-froid, être d’une extrême politesse envers tous les acteurs du système et ce, même quand l’avocat adverse vous bouscule, faire montre d’arrogance à votre égard ou tente de démontrer que vous êtes un fieffé menteur. Le truc, pour se faire, est de bien respirer. Cela évite d’être submergé par la nervosité engendrée par un avocat adverse agressif. Ce qui est suggéré également, c’est regarder l’avocat lorsqu’il pose la question, de prendre ensuite une légère pause, puis de répondre en direction du juge, en prenant bien soin de regarder ce dernier droit dans les yeux.

On évite les mains dans les poches, les regards fuyants, les sautillements, les jambes croisées, bref tout ce qui pourrait laisser croire que vous ne dites pas la vérité. Il faut plutôt être statique, calme, poli, et toujours prêt à répondre aux questions posées de façon frontale, sans tergiversations.

Contactez-Nous